Gérer les gènes récessifs et les haplotypes 21-JUN-2016 L’élevage des bovins laitiers vous semble-t-il devenir de plus en plus compliqué? À dire vrai… d’une certaine manière il le devient. Nous connaissons maintenant de nombreux gènes récessifs et haplotypes qui ont un effet négatif sur la rentabilité et, à l’avenir, nous sommes assurés d’en découvrir davantage. Dans le présent article, apprenez comment fonctionnent ces anomalies génétiques, comment leur impact peut varier d’un troupeau à l’autre et comment vous pouvez les gérer efficacement. Comment les gènes récessifs et les haplotypes fonctionnent-ils? Un animal est porteur de deux copies d’un gène ou d’un haplotype (c.-à-d. une courte section d’un brin d’ADN), un qu’il a hérité de sa mère et l’autre de son père. Un animal est désigné comme étant soit « homozygote » pour un gène ou un haplotype, ce qui signifie qu’il a hérité la même section d’ADN à la fois de son père et de sa mère, ou « hétérozygote » lorsque les sections d’ADN qu’il a héritées de son père et de sa mère sont différentes. Les animaux hétérozygotes sont habituellement désignés comme étant « porteurs ». La plupart des anomalies génétiques chez les bovins laitiers sont contrôlées par des gènes qui sont récessifs de nature, plutôt que dominants, ce qui est le cas de tous les haplotypes connus affectant la fertilité ainsi que de HCD, l’haplotype associé à la déficience en cholestérol. En ce qui concerne les gènes récessifs, seuls les animaux homozygotes qui ont hérité deux copies du gène ou de l’haplotype en sont affectés. Pour ce qui est des haplotypes affectant la fertilité, les animaux meurent en raison d’une perte embryonnaire hâtive alors que HCD entraîne une mortalité hâtive des veaux. La Figure 1 illustre les résultats possibles lorsque deux porteurs connus sont accouplés. En utilisant l’exemple de HCD, dans cette situation, 25 % des descendants seront homozygotes dominants (AA) et ne seront pas affectés, 50 % seront hétérozygotes (AB) et ne seront pas affectés mais pourront transmettre le gène récessif, alors que les 25 % restants seront homozygotes récessifs (BB) et mourront, probablement avant d’être sevrés. Fréquence dans la race vs fréquence dans le troupeau Les haplotypes affectant la fertilité fonctionnent selon le principe décrit ci-dessus, sauf que le résultat occasionne une perte en début de gestation. Cinq haplotypes sont reconnus pour affecter la fertilité chez les Holstein, deux dans les races Jersey et Suisse Brune, et un chez les Ayrshire. Ces haplotypes sont particulièrement préoccupants dans les races colorées puisque le pourcentage de porteurs au sein de la race a tendance à être élevé (10 % à 25 %), selon l’haplotype concerné. Dans la race Holstein, moins de 5 % des animaux sont porteurs d’un haplotype affectant la fertilité. Toutefois, 12 % des femelles Holstein sont porteuses du HCD le plus récemment découvert qui s’avère plus coûteux et plus complexe. La fréquence globale des porteurs peut aider à dresser un tableau de l’ampleur d’un problème dans une race donnée. Par ailleurs, la fréquence des porteurs peut être très variable d’un troupeau à un autre, signifiant qu’un gène récessif ou un haplotype peut avoir un impact beaucoup plus grand dans un troupeau que dans un autre. Par exemple, la Figure 2 indique la distribution des troupeaux Holstein basée sur la probabilité que les génisses et les vaches actuellement actives dans chaque troupeau soient porteuses de HCD. Même si la fréquence globale de HCD chez les femelles Holstein canadiennes nées en 2015 est de 12 %, nous pouvons observer que de nombreux troupeaux affichent des fréquences plus élevées, et encore plus élevées pour certains! En fait, environ 1 200 troupeaux comptent au moins 20 % de femelles porteuses de HCD. Les troupeaux composés d’un nombre de porteuses supérieur à la moyenne ont probablement une proportion plus élevée de filles issues des taureaux porteurs de HCD listés dans le Tableau 1. Si les lignées présentées aux Tableaux 1 et 2 composent une portion importante de votre troupeau, vous voudrez lire la suite de cet article. Gérer les gènes récessifs et les haplotypes CDN calcule pour chaque animal les valeurs de Probabilité d’être porteur de tous les haplotypes dans sa base de données et les publie dans le site web sous l’onglet « Généalogie » de chaque animal. Ces valeurs reflètent la probabilité qu’un animal soit porteur d’un haplotype donné et donne aux producteurs l’occasion de gérer des attributs potentiellement problématiques dans leur troupeau. Voici des stratégies visant à gérer les gènes récessifs et les haplotypes :
Le fait d’éviter complètement les taureaux porteurs n’est pas une stratégie recommandée. Le fait qu’un taureau soit maintenu en I.A. malgré son statut positif de porteur d’un seul gène récessif ou haplotype signifie que son offre génétique l’emporte sur le fait qu’il puisse transmettre un gène récessif. Ces taureaux doivent simplement être utilisés de façon appropriée avec des femelles reconnues comme étant non porteuses. Des anomalies génétiques négatives peuvent être difficiles à suivre et ajouter une nouvelle complexité à l’élevage des bovins laitiers. Utilisez les stratégies présentées dans le présent article pour minimiser leur impact dans votre troupeau. C’est exactement ce que les services de CDN vous aident à réaliser. Auteurs :
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